Le sous-culte anarch.rtf

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LA SOUS-CULTURE ANARCH

Si vous ne levez pas les yeux, vous pensez être au sommet

Antonio Porchia, Voces

La Camarilla n’est pas homogène. Il existe des strates et des classifications, des rangs et une hiérarchie. Plus important encore, il y a ceux qui en font partie, ceux qui sont à l’extérieur et ceux qui sont le plus possible à la frontière.

Car la Caniarilla n’a pas de frontières clairement définies. Les sombres anciens qui arpentent les salons et les Élysiums sont officiellement dans la secte, mais qu’en est-il des anarchs délibérément rebelles (dont beaucoup retournent secrètement dans le rang) ? Qu’en est-il des goules qui servent l’organisation mais n’ont toujours pas connu la mort ou l’Étreinte ? Et ces Inconnus toujours vigilants ? Quelles relations entretiennent-ils avec les gardiens de la Mascarade

Ce sont de bonnes questions. Hélas, les réponses sont aussi obscures que ceux qui les détiennent.

 

LA NON-VIE PARMI LES ANARCHS

Depuis le coucher du soleil, je sens les problèmes qui s’amoncellent, prêts à me fondre dessus. Il y a de la fumée portée par le vent du soir et une tonalité très dure dans les klaxons des voitures. Les voix des enfants se répercutent sur le béton chauffé par les derniers rayons du soleil d’été. Les voix ont un son plat et vide, comme des cris dans un tunnel en ciment. Comme des mots criés dans le tourbillon d’une tempête estivale d’un vert et jaune violent. Un mauvais juju s’approche, il n’y a aucun doute.

Je me pelotonne dans ma veste et garde la tête baissée, en espérant. Peut-être que si je garde un profil bas, les problèmes passeront simplement à côté. Je passe ma soirée à revenir sur mes pas et à marcher sous le vent, tentant de rester à l’écart de ce mauvais karma , d’échapper au piège malchanceux que je peux sentir se refermer autour de ma jambe. A neuf heures, je réalise que je ne pourrai jamais avoir plus de chance. Je repère simplement un endroit et laisse la malchance me rattraper. Elle prend un temps délectable pour le faire.

Ils viennent me chercher au restaurant, simplement quatre hommes en costumes stricts et bon marché qui ne sont pas confortables à porter. ils entrent et parlent calmement au maître d’hôtel, qui commence à m’ignorer avec une détermination visible. L’un d’eux est un vampire. Je vois qu’il a une aura orange pâle avec des filets bleus. Je pense que les trois autres sont ses goules. Leurs auras ont une teinte violette qui tremble comme sous l’effet de la chaleur. Bien sûr, ils sont venus me chercher habillés comme la police. Peut-être que tes goules sont vraiment flics la journée, qui s’en soucie ? Le Lécheur et une des goules restent à la porte et les deux autres viennent me chercher à la table.

A mi-chemin, ils réalisent que je sais qu’ils sont là. Ils me regardent fixement, puis me lancent d’horribles petits sourires suffisants. L’un fait craquer ses jointures et me sourit. Ma main va attraper, presque seule, mon couteau à steak et les mauvais pressentiments me f ont tourner la tête, un rire rauque qui part en spirale dans la nuit. Je ris, pauvre de moi, déchue et misérable, morte et seule, acculée entre une vitre tiède et les convenances au coeur d’une jungle d’asphalte.

Je peux sentir la Bête s’élever en moi alors que mon corps se tend et qu’à l’intérieur mon sang reflue et se rassemble. Comme un train en flammes démolit un tunnel vers une lumière à la brillance impossible, tel un orgasme de colère et de faim, je me lève. Je ne peux pas laisser cela arriver ici.

Je leur montre le couteau et ils ralentissent, deviennent plus sérieux, ils se séparent, les yeux sur le couteau. Regardez le couteau. Regardez-le. Faites-y attention. Les autres convives commencent à voir ce qui se passe. Continuez à regarder le couteau. Mes cheveux se dressent sur ma tête et je retiens ma Soif de toutes mes forces. Je me lance en avant, couteau à la main et l’un d’eux se dresse devant moi. Il attrape la main qui tient le couteau et essaie de me saisir à bras le corps.

Mes griffes sont sorties. Je frappe le poignet qui me tient et il glapit, il ramène son bras mutilé contre sa poitrine. Du sang s’écoule entre ses doigts (mon Dieu, du sang, oh mon Dieu, pas maintenant) et j’agite le couteau à viande comme une excuse convenable. Ma hanche envoie une table rouler à travers la pièce comme je sprinte vers la cuisine, vers la porte coupe-feu par laquelle une jeune plongeuse de 20 ans avait l’habitude de se faufiler lors des pauses pour aller fumer des cigarettes dont elle n’aura plus besoin maintenant. Ils me suivent en criant: “Arrêtez-vous, police Arrêtez-vous ou nous tirons !“ Mais je sais qu’ils ne le feront pas, pas ici, des coups de feu entraîneraient trop de questions et m’atteindre en soulèverait plus encore. Comment des balles pourraient arrêter une morte

Je monte les escaliers sans les voir, tâtonnant de mes quatre membres,tombant et m’égratignant un genou qui ne peut pas porter de marques. Puis je m’élance à travers la porte coupe-feu, sur le toit. La beauté parfaite et aveuglante de la nuit me frappe et je laisse mon sac tomber à mes côtés. La lune est un croissant fin, aussi fin qu’un cheveu, une faucille sur l’horizon et des nuages sont peints sur le ciel gris de la nuit en ville. Si j’avais pu respirer cette scène, vue de cette aire parfaite, elle m’aurait laissée sans souffle. Je me tourne et sors mon pistolet du sac.

Je peux les entendre plus bas, dans l’escalier, se faufilant comme des voleurs. Leur respiration est difficile et le cuir de leurs chaussures grince contre les marches en ciment de l’escalier de secours. Ils m’écoutent tendre l’oreille. Derrière et au-delà de moi, le murmure de la ville s’enrichit d’une douzaine d’identités, les portières de voiture, les sirènes, les pneus sur le trottoir et le verre brisé. Un millier d’odeurs, un millier de sons et des milliers de teintes de noir et d’orange comme un arc à souder.

Puis je laisse tout s’évanouir et tire dans les escaliers de secours. L’une des goules crie et, trente secondes plus tard, une voix s’élève d’en bas. Il n’est pas fâché contre toi, Sarah. C’est pour ça qu’il nous a envoyés, pour te dire que tout était 0K. Il savait que tu reviendrais. Il veut que tu saches qu’il t’aime.”

C’est donc un émissaire de mon sire. Ou peut-être simplement le fléau local qui essaie de me ralentir assez longtemps avec ses mots pour me mettre la main dessus. La voix du vampire est comme du miel, aussi profonde que l’eau stagnante, la caresse d’un amant. Un amant menteur. Un amant adultère et comploteur, mais un de ceux qui vous font revenir, même si vous savez ce que revenir signifie. Comme la morsure dans une prune chaude et mûre, chaude et douce comme le sang sur la langue. Comme du sang sur la langue, une voix que l’on pourrait écouter assis pendant des heures. Je secoue la tête et cligne des yeux. Reviendrai-je ? Non, je me souviens.

J’ai écouté durant des heures ses déclarations nasillardes d’amour éternel. Combien de demandes de partages du sang y a-t-il eu ? D’abord romantiques, puis appuyées, enfin violentes ? Je ne lui ai pas demandé de me traquer durant six mois puis de m’assassiner au nom de son amour. Lorsqu’il m’a tuée, il ne connaissait même pas mon nom. Laissons-lui trouver une autre victime pour être son edelweiss, une actrice prête à servir de première dame dans sa tragédie perpétuelle. Quel que soit le salaire de cet émissaire, c’est de l’argent gâché. Je sais que je ne reviendrai jamais. Je monte les quelques premières marches effritées et referme la porte coupe-feu derrière moi. Plus loin, je peux entendre les goules bouger à nouveau.

Je me tourne vers le bord du bâtiment et vers la perfection de la ville de nuit. Je les entends monter les marches maintenant, calmes et sereins. Je cours et la Bête surgit pour courir avec moi, invincible. Je bondis, flèche noire sur le ciel gris de la nuit. La Bête saute avec moi, totalement heureuse de la nuit et du plaisir noir de la chasse.

Le changement me prend comme je tombe dans la nuit. Mon corps est une froide étoile filante venue des noires étendues de la tombe. Mes

bras et mes doigts s’étirent, une agonie extatique, alors que le monde s’agrandit autour de moi. Les couleurs s’estompent vers le gris j’étends mes ailes pour étreindre la ville, avec ses grands horizons et ses volutes d’évaporation de chaleur provenant du béton granuleux. Mes muscles morts se tendent, me conduisant vers la noirceur qui ma maison.

Je ne l’aimerai jamais pour cela. Jamais.

Mais, un jour, je pense que je pourrais apprendre à m’aimer.

 

QUI SONT LES ANARCHS?

La société vampirique est étouffante d’une manière que mortels ne peuvent imaginer. Tout est prévu d’une douzaine manières différentes pour que rien ne change. L’âge croissant n’ aporte pas de sénilité grandissante aux vampires, mais un pouvoir croissant. Sans l’Amaranthe, le vampire moyen ne dépasseras jamais son sire, car la Malédiction de Caïn perd de sa puissance de génération en génération. De sires vieux de plusieurs génération viennent des ordres d’accomplir les tâches pour lesquelles les anciens n’ont pas besoin de se salir les mains. Inévitablement, les tâches les plus ardues et répugnantes passent les générations jusqu’aux plus jeunes descendants. Pour beaucoup de nouveau-nés. Le don d’immortalité semble être à peine mieux que l’esclavagisnme, une éternité de travaux domestiques.

Il y a bien longtemps, les infants rebelles fuyaient généralement l’emprise de leur sire dans des endroits éloignés où ils rétablissaient immédiatement le cycle qu’ils venaient juste de fuir. Ainsi les infants de Caïn parvinrent à couvrir le monde jusque dans ses recoins les plus éloignés. Cependant, actuellement, tous les endroits du globe sont découverts. Comme le monde devient plus petit, il y a de moins en moins de lieux pour les infants en fuite.

Ce fut après la chute de l’Empire romain occidental que la surpopulation des vampires devint un sujet sérieux en Europe et en Asie Mineure. Pour la première fois, les vampires qui n’aimaient pas vivre où ils étaient ne pouvaient pas partir pour trouver un nouveau foyer (ou mourir en essayant, habituellement des griffes de Lupins qui passaient). Peu désireux d’éviter les villes, avec leur nourriture facile et les divertissements à l’ennui potentiellement mortel des siècles, les vampires furent obligés de créer une vraie société. Inévitablement, elle fut basée sur le pouvoir coercitif des anciens sur leurs descendants.

Tout aussi inéluctablement, cette coercition appela au ressentiment, à la haine et à la rébellion parmi les acolytes. Après des siècles d’un doux mécontentement, la digue céda, ce fut la Révolte Anarch. Durant des décennies, la société vampirique baigna dans le sang et le chaos, alors que les jeunes s’opposaient aux anciens en quête de liberté et de vitae puissante. A tort ou à raison, il y a peu d’archives concernant la révolte. La plupart des vampires qui ont survécu à cette époque ne souhaitent pas parler du chaos qui a prédominé pendant l’Inquisition et la formation des sectes. Ces survivants ont perdu des amis et des amants.

Mais ceux qui ne connaissent pas l’histoire sont destinés à la répéter et, avec le peu de survivants qui sont prêts à donner des leçons, une génération entière de vampires erre dans les nuits, ignorante de ce qui s’est passé auparavant. Les anarchs actuels sont de distants descendants de ces rebelles du passé, ignorants de leur héritage alors même qu’ils se ruent aveuglément sur les traces de leurs ancêtres.

 

COMMENT DEVENIR ANARCH

Bien que des anciens inquiets et des nouveau-nés ignorants parlent du “mouvement anarch”, les anarchs sont simplement anarchistes. Il y a autant d’anarchs qu’il existe de vampires lassés d' étre des pions, des outils et des domestiques aux mains de leurs rïciens. Même comme cela, l’anarch moderne est un rappel lointain des tisons révolutionnaires qui ont enflammé le monde des vampires durant la Révolte. De nos jours, les anarchs sont presque une institution au sein de la Camarilla.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un fait universel, la fuite hors de la ville dans laquelle s’est faite l’Etreinte est un acte presque courant dans la vie des jeunes vampires. La fugue se passe généralement dix à trente ans après l’Étreinte, souvent après une longue dépression (de deux à cinq ans). Ce genre de trouille durable est appelé ironiquement les “vingt terribles” par les acolytes qui l’ont déjà connue. Mais il n’y a rien d’amusant pour un nouveau-né qui vient juste de passer autant d’années de servitude que de vraie vie avant l’Étreinte.

La plupart des sires gardent leurs nouveau-nés sous leur aile protectrice pendant cinq à dix ans après l’Etreinte. Lorsqu’un sire n’utilise pas son nouveau-né comme domestique ou l’ignore, il lui enseigne la vie vampirique, habituellement par des méthodes assez dépassées pour inclure la “récitation de leçons”. Après une ou deux décennies de ce régime, la seule chose que veuille réellement un nouveau-né, c’est partir.

Le vampire moyen qui “tourne anarch” s’enfuit habituellement de la société vampirique pour la grande route, la nature inviolée ou toute autre utopie imaginée, de six mois à deux ans après la présentation. Certains sires recourent à de grands moyens pour empêcher leurs descendants de s’échapper, mais même les infants les plus surveillés peuvent trouver une chance de s’échapper s’ils y travaillent. Après la présentation, un nouveau-né est considéré comme responsable de ses actes et capable de soutenir la Mascarade par lui-même. Il n’y a donc aucune raison pour qu une autre personne qu’un sire ou ses goules recherchent un échappé. L’expérience a montré que d’enchaîner sa descendance dans un sous-sol est généralement la stratégie diamétralement opposée à celle à adopter pour traiter les envies rebelles. L’exposition au feu, la mutilation ou une insupportable torture, bien que souvent utilisées, se sont également avérées inefficaces. Toutes ces méthodes de coercition forment une descendance qui n’est pas seulement improductive, mais également pleine de ressentiment.

Étant donné que la politique moyenne d’une ville est un vivier pour les intrigues byzantines, une descendance assoiffée de sang et vengeresse peut être une responsabilité sérieuse. Des descendants aux sires impopulaires peuvent acquérir l’assistance des ennemis de leurs maîtres pour s’enfuir. Même les infants liés par le sang peuvent finalement se libérer de leurs régnants. Bien que de rares réactionnaires et drogués du contrôle ne parviennent pas à saisir l’idée, les sires qui voient leur progéniture leur échapper la laissent habituellement s’en aller. Un infant ne mérite pas de souffrir la mort ultime, et la plupart finissent par revenir de toute manière.

 

QUI SONT-ILS?

La plupart des nouveau-nés échappés se retrouvent comme faisant partie de la sous-culture anarch. Une société de vampires nomades qui vont partout en Amérique grâce aux autoroutes et autres chemins. Les contreforts principaux de cette société mobile s’étirent sur les côtes est et ouest, le long des axes métropolitains Boston/Atlanta et San Diego/Seattle.

La sous-culture anarch est composée de vampires qui ont fui l’influence de leurs sires. Ces rebelles sont souvent appelés les Enfants perdus, d’après la bande de fugitifs de Peter Pan ou par rapport au film du même nom. Bien que certains fuient avant la présentation (ou ne sont même jamais éduqués en tant que vampires), la plupart des anarchs s’en vont après avoir été présentés à leur prince et affranchis par leur sire. Ceux qui ne sont pas familiarisés avec la société vampirique n’ont pas assez de contacts pour trouver les anarchs. Cependant, certains Parias tombent dans le style de vie des anarchs par coïncidence, fortuite ou non.

Bien que le stéréotype du membre de la sous-culture anarch soit un Brujah de la Camarilla Etreint après 1900, il y a une immense variété de vampires qui composent les anarchs. D’anciens vampires en civil qui essaient de s’adapter à la culture moderne côtoient de jeunes vampires de lignées qui n’appartiennent pas à la Camarilla et qui cherchent à s’échapper de leurs petits enfers personnels. Rejoindre les anarchs est attirant pour tous les vampires qui cherchent à se libérer des astreintes de la secte sans les groupes de fouineurs, les danses autour du feu et la vie en meute incluse dans l’appartenance au Sabbat.

La culture anarch fait également la part belle aux vampires qui souhaitent s’établir de nouvelles vies pour des raisons moins légitimes. Les Observateurs Inconnus et les éclaireurs du Sabbat se mélangent aux tueurs assamites et aux renégats séthites en fuite. Se servir des anarchs comme d’une couverture n’est pas entièrement dénué de risques. Beaucoup d’archontes vivent partiellement avec les anarchs, à la recherche de tels indésirables. De plus, ce n’est pas parce que les anarchs se déplacent à moto et ne portent pas de costumes Armani qu’ils sont stupides. L’autorégulation brutale en place parmi les anarchs est aussi efficace que les sentences formelles du prince et (lorsque les façons de mourir sont concernées) bien moins dignes...

 

COMMENT SURVIVENT-ILS?

...              Tous les agents démissionnent, et les Résistants sont de moins en moins nombreux ...

William S. Burroughs, Le Festin nu

Les jeunes vampires de la sous-culture anarch sont comme les explorateurs de la “Frontière” d’antan ou les motards de l’ère moderne. Ils s’étendent partout à travers le pays et se rassemblent occasionnellement pour des célébrations qui seraient légendaires si le monde mortel en avait connaissance. Les anarchs qui rejoignent ces nomades modernes adoptent généralement leur style de vie errant, gardant quelques refuges réguliers (habituellement gardés par des goules), mais ils suivent autrement un circuit irrégulier sans plan préétabli. La distance que peut couvrir un groupe de jeunes anarchs de l’ère moderne peut être étonnante.

Les anarchs deviennent plus sédentaires avec l’âge. Les risque-tout meurent et la sédentarité des vampires commence à se faire ressentir après le premier siècle de non-vie. Généralement, les acolytes anarchs traitent le territoire qu’ils “prétendent” éviter de “zone difficile à traverser sans risques serieux et non plus de menace trop importante pour s’en charger”. Comme la taille de leur territoire décroît, les anarchs commencent naturellement à prendre sa protection de plus en plus au sérieux et cela signifie interagir avec les structures de pouvoir avoisinantes. Même si les anarchs prennent leurs territoires en brûlant les refuges des meutes du Sabbat, il leur faut des alliés pour l’inévitable vengeance. Finalement, il arrive un moment où les anarchs ne sont pas à l’extérieur de la tente pour pisser dedans, mais à l’intérieur et ils pissent dehors. Beaucoup retournent même dans la ville de leur Etreinte, où leurs sires ont patiemment attendu leur retour. Après tout, qu’est-ce qu’un siècle

De la même manière que tous les anarchs ne sont pas motards, tous les nomades n’intègrent pas la société de la Camarilla. Certains meurent. La croyance “vis pleinement, meurs jeune” de la sous-culture signifie que, par définition, beaucoup d’anarchs finissent en cendres. Un anarch qui a une grosse déchirure dans son sac de couchage opaque et qui ne s’en rend pas compte à temps ne sera qu’un cadavre de plus le long d’une route. Aucune attitude ne peut aider un nouveau-né qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et croise une meute du Sabbat qui vient de la direction opposée ou dont la rencontre avec un Lupin à une station-service transforme une vidange en un oubli total. D’autres anarchs finissent par s’adapter à la vie nomade et deviennent aussi statiques que la société vampirique à laquelle ils s’opposent. Au coeur de la nuit, ils filent sur les autoroutes, trop vieux pour le rock’n roll et trop jeunes pour une mort ultime. Ces Hollandais volants de cuir noir et de chrome sont à la fois le coeur de la culture anarch et les exceptions à la règle. La plupart des anarchs itinérants sont habituellement soit retournés à la société vampirique, soit ont trouvé la mort ultime à la fin du premier siècle de leur non-vie.

 

ENTERREMENTS EN ATTENTE

Un enterrement est un terme argotique pour l’initiation au Sabbat, où l’initié est enterré et doit creuser seul sa sortie hors de la tombe. Beaucoup d’anarchs, qu’ils le sachent ou non, sont mûrs pour les équipes de recrutement du Sabbat. Nombre d’anarchs qui finissent au Sabbat cherchent à le rejoindre, qu’ils en aient conscience ou non. La plupart de ses victimes consentantes fuient d’insupportables liens du sang et cherchent une issue et. sont soit ignorants des rituels d’initiation du Sabbat, soit ils s’en moquent. D’autres ont juste la tournure d’esprit qui rend le Sabbat attirant. La sous-culture anarch, en résumé, est “responsable”, du moins selon les classifications de la Camarilla. Ses membres cherchent à profiter de leur immortalité et de leur liberté. Ils rejettent la société vampirique pour profiter de leur situation. Un enterré en attente rejette la société vampirique pour profiter de son état. Il veut se nourrir quand il le souhaite, se servir de ses disciplines quand il en a envie et généralement montrer sa supériorité surnaturelle par rapport aux humains dont il faisait partie autrefois. S’il rencontre une meute du Sabbat qui cherche des recrues en priorité, il rejoindra le Sabbat. S’il rencontre un archonte ou un prince en colère, il deviendra un anarch mort.

 

LES COUTUMES ET LES MANIÈRES

Les anarchs sont généralement perçus comme des brutes grossières et sales, traînant dans la campagne avec un manque d’égard évident envers la Mascarade. C’est loin de la vérité. Les anarchs sont très conscients des modes. Comme tous les vampires, l’anarch moyen aimerait passer le reste de l’éternité à avoir l’air bien. si possible. Plus encore, l’anarch typique ne possède rien de plus que ce qu’il porte sur sa moto ou dans le coffre de sa voiture. Ses possessions personnelles sont l’un des rares moyens pour démontrer son identité individuelle ou son statut. Bien que les bases du style anarch soient principalement ancrées dans la mode des motards, ses expressions diffèrent considérablement entre les deux côtes. Comme toutes les cultures nomades, les anarchs sont également très conscients de leurs manières et de leur comportement. Loin de posséder la richesse stratosphérique des vampires de la Camarilla, la plupart des anarchs ont souvent du mal à joindre les deux bouts. Souvent fauchés et isolés sans autres alliés que leurs compagnons rebelles, les anarchs sont remarquablement attentif à l’hospitalité.

 

LA MODE DE LA CÔTE EST

Le style des anarchs de la Côte Est est très élaboré. L’anarch typique porte un jean, quelquefois enfoncé dans des rangers. Les chemises sont ouvertes et bien que les anarchs prétendent que la soie ne vaut rien, la plupart ne peuvent simplement pas s’en payer. (Le matériau ne semble pas non plus bien supporter les rigueurs de la route et ainsi, l’essentiel de la “mode anarch standard” brille plus par son absence que par un réel suivi.) Un chapeau de cow-boy (habituellement noir) et une courte veste de motard sont de mise, chaque veste étant assidument redécorée d’un schéma original de peinture et de coutures. La veste, les bottes, le jean et le travail de couture et de peinture sont le vrai fondement du style de l’Est. La plupart des anarchs attentifs à leur style ont les trois éléments clefs faits sur mesure pour chacun.

À l’Est, les cheveux sont souvent portés en dreadlocks garnies de perles. Sinon, le crâne est entièrement rasé. Dans le cas de dreadlocks à perles, plus fines sont les nattes, mieux c’est. Si la tête de l’anarch est rasée, elle est généralement décorée de motifs élaborés faits au marqueur indélébile (une technique qui fonctionne bien mieux sur les vampires que sur les mortels). Chaque nuit, après son réveil, un anarch chauve se tond et se rase la tête, puis un ami retouche toute zone effacée du dessin. Les tatouages appliqués post mortem ont l’habitude énervante de répandre l’encre sur toute la peau non-vivante du vampire, mais ceux que les vampires avaient avant leur mort restent visibles pour l’éternité. (Non, la chirurgie au laser ne fonctionne pas sur les non-vivants. D’une quelconque manière, le dessin se régénère.)

Le piercing n’est pas répandu à l’Est. Il est perçu comme une chose très ‘humaine”. Les lunettes de soleil, les rares fois où elles  sont portées (habituellement pour cacher les effets de trop nombreuses frénésies chez un Gangrel) ont des verres miroir.

Les pistolets sont souvent chromés, au moins parmi les très jeunes anarchs, et sont généralement des revolvers au canon court mais de gros calibre. Les couperets et les haches sont dans le vent, pas les couteaux ni les gourdins. La plupart des anarchs portent au moins une “jambe de porc” (un fusil à double canon scié avec une crosse de pistolet) en plus de leurs pistolets. Les “fusils à cochon” sont faits pour traiter avec les Lupins et les cartouches sont généralement faites à la main, chargées de petits morceaux d’argent tranchants.

Les motos traditionnelles américaines et européennes sont préférées aux modèles japonais. Les Goldwing, les Norton et les Harley Davidson (volées, bien sûr) prédominent. La plupart des motos sont modifiées pour le voyage, les réservoirs d’essences agrandis, les suspensions retouchées, l’espace utile et les sièges améliorés. Les voitures (particulièrement des berlines) sont fréquentes, mais pas dans le vent. Elles n’ont pas le côté mystique de liberté des motos. Les groupes d’anarchs nantis ont souvent un grand nombre de motos et un campingcar pour pouvoir dormir plus confortablement. (Habituellement conduit par une goule. Le pauvre idiot de vampire qui conduirait un campingcar essuierait de nombreuses insultes).

 

LA MODE DE LA CÔTE OUEST

Le style de la Côte Ouest est très différent. Là où la Côte Est se montre élaborée, individualiste et élégante, le style de la Côte Ouest se veut uniforme, dernier cri et haut en couleur pour souligner l’endurance surnaturelle de celui qui le porte. Les vampires de la Côte Ouest utilisent le mot ausgezeichnet (terme allemand pour “remarquable” ou “magnifique”) pour décrire quelqu’un qui est au summum de leurs goûts en matière de mode. Être ausgezeichnet est autant une question de style de vie que de goûts vestimentaires.

Un anarch de la Côte Ouest démarre à la base et les bottes de motards renforcées sont un must. Plus il y a de chrome, mieux c’est; et les bottes sont traditionnellement décorées avec des chaînes, des éperons, des taquets de robinets et tout ce que les vampires peuvent trouver d’autre qui soit en chrome et qui donne une attitude ausgezeichnet. Les pantalons sont en cuir ou sont des jeans renforcés de cuir. Une stricte ceinture noire et un portefeuille à chaîne sont de rigueur. Même un vampire ne veut pas perdre son argent ni la peau de ses fesses lorsqu’il file à 130 km/h. Les chemises sont généralement épaisses, pour protéger en cas d’accident. Les vestes sont aussi communes, parfois avec une longue chaîne en argent reliée à une montre à gousset.

Les anarchs de la Côte Ouest qui aiment montrer leur statut préfèrent porter en toutes saisons de longs manteaux d’hiver, habituellement en daim marron ou en cuir noir. Ceux qui sont plus subtils préfèrent éviter ce stéréotype. Tout ce qui est plus haut que mi-mollet est bien trop court, à hauteur de chevilles c’est mieux. Les piercings assortis en chrome et hématite sont une marque de distinction. Les cheveux courts sont coiffés en arrière et laqués jusqu’à l’immobilité. Ceux qui portent les cheveux longs les laissent généralement pendre dans leur dos ou en font une simple queue de cheval. Ceux qui ont de longs cheveux bouclés portent généralement des queues de cheval faites de fines nattes non décorées. Ils ne portent jamais de chapeaux, pas plus que de casques.

Les pistolets de style sont en acier bleui ou mat. Les automatiques prédominent et les pistolets sont portés et utilisés par paires par ceux qui peuvent se le permettre. En fonction de la qualité des tenues disponibles, ils les portent sous l’aisselle. Les calibres préférés sont des S&W .40, des ACP .45 et des Magnum 44. Des carabines de calibres équivalents sont généralement placées dans un fourreau sur la moto de l’anarch. Les lames et les chaînes sont à la mode, pas les armes imprécises ou peu maniables. L’ausgezeichnet est rapide et fluide, pas lent et brutal.

Les motos doivent répondre à deux critères être rapides et noires. Les motos japonaises, particulièrement les Kawasaki et les Yamaha, sont les bécanes favorites des anarchs de l’Ouest. Les motos de course se prêtent mal aux modifications pour le tourisme. Ainsi, il y a un certain nombre “d’Allées des Lupins” au nord de l’axe San Diego/Seattle où les loups-garous peuvent coincer facilement les anarchs en voyage dans les stations services. Ces derniers comptent, pour la plupart, sur la vitesse, leurs balles et cette bonne vieille chance pour traverser ces zones sans dommage.

 

LES MANIÈRES DES ANARCHS

Bien que la mode anarch change d’un endroit à l’autre, il y a un certain code d...

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