ARISTOTE, Catégories, soeur Pascale Nau.doc

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ARISTOTE

 

Nouvelle traduction pour Internet par sœur Pascale Nau

 

Sur la base de la version grecque, la traduction Vrin et la traduction anglaise de E. M. Edghill.

Edition http://docteurangelique.free.fr

Les œuvres complètes de saint Thomas d’Aquin

 

 

1

On appelle « homonymes » les choses dont le nom seul est commun, tandis que la notion désignée par ce nom est diverse. Par exemple, animal est aussi bien un homme réel qu’un homme en peinture ; ces deux choses n’ont De fait de commun que le nom, alors que la notion désignée par le nom est différente. Car si on veut rendre compte en quoi chacune d’elles réalise l’essence d’animal, c’est une définition propre à l’une et à l’autre qu’on devra donner.

D’autre part, on appelle « synonyme » ce qui a à la fois communauté de nom et identité de notion. Par exemple, l’animal est à la fois l’homme et le bœuf ; De fait, non seulement l’homme et le boeuf sont appelés du nom commun d’animal, mais leur définition est la même, car si on veut rendre compte de ce qu’est la définition de chacun d’eux, en quoi chacun d’eux réalise l’essence d’animal, c’est la même définition qu’on devra donner.

Enfin, on appelle « paronymes » les choses qui, différant d’une autre par le « cas », reçoivent leur appellation d’après son nom : ainsi de grammaire vient grammairien, et de courage, homme courageux.

 

 

2

Les expressions, les unes se disent selon une liaison ; et les autres, sans liaison. Les unes sont selon une liaison : par exemple, l’homme court, l’homme est vainqueur ; les autres sont sans liaison : par exemple, homme, bœuf, court, est vainqueur.

Parmi les êtres, les uns sont affirmés d’un sujet, tout en n’étant dans aucun sujet : par exemple, homme est affirmé d’un sujet, savoir d’un certain homme, mais il n’est dans aucun sujet. D’autres sont dans un sujet, mais ne sont affirmés d’aucun sujet (par dans un sujet), j’entends ce qui, ne se trouvant pas dans un sujet comme sa partie, ne peut être séparé de ce en quoi il est) : par exemple, une certaine science grammaticale existe dans un sujet, savoir dans l’âme, mais elle n’est affirmée d’aucun sujet ; et une certaine blancheur existe dans un sujet, savoir dans le corps (car toute couleur est dans un corps), et pourtant elle n’est affirmée d’aucun sujet. D’autres êtres ` sont à la fois affirmés d’un sujet et dans un sujet : par exemple, la Science est dans un sujet, savoir dans l’âme, et elle est aussi affirmée d’un sujet, la grammaire. D’autres êtres enfin ne sont ni dans un sujet, ni affirmés d’un sujet, par exemple cet homme, ce cheval, car aucun être de cette nature n’est dans un sujet, ni affirmé d’un sujet.

Et, absolument parlant, les individus et ce qui est numériquement un ne sont jamais affirmés d’un sujet ; pour certains a toutefois rien n’empêche qu’ils ne soient dans un sujet, car une certaine science grammaticale est dans un sujet [mais n’est affirmée d’aucun sujet].

 

3

Quand une chose est attribuée à une autre comme à son sujet, tout ce qui est affirmé du prédicat devra être aussi affirmé du sujet : par exemple, homme est attribué à l’homme individuel, et, d’autre part, animal est attribué à homme ; donc à l’homme individuel on devra aussi attribuer animal, car l’homme individuel est à la fois homme et animal.

Si les genres sont différents et non subordonnés les uns aux autres, leurs différences seront elles-mêmes autres spécifiquement. Soit animal et science; pédestre et bipède, ailé et aquatique sont des différences d’animal. Or aucune de ces différences n’est une différence pour science, car une science ne se différencie pas d’une science par le fait d’être bipède.

Par contre, dans les genres subordonnés les uns aux autres, rien n’empêche que leurs différences soient les mêmes, car les genres plus élevés sont prédicats des genres moins élevés, de sorte que toutes les différences du prédicat seront aussi des différences du sujet.

 

 

4

Les expressions sans aucune liaison signifient la substance, la quantité, la qualité, la relation, le lieu, le temps, la position, la possession, l’action, la passion.

Est substance, pour le dire en un mot, par exemple, « homme » ou « cheval » ; quantité, par exemple, « long de deux coudées » ou « long de trois coudées » ; qualité : blanc, grammairien ; relation : double, [2a] moitié, plus grand ; lieu : dans le Lycée, au Forum ; temps : hier, l’an dernier ; position : il est couché, il est assis ;.possession : il est chaussé, il est armé ; action : il coupe, il brûle ; passion : il est coupé, il est brûlé.

Aucun de ces termes en lui-même et par lui-même n’affirme, ni ne nie rien ; c’est seulement par la liaison de ces termes entre eux que se produit l’affirmation ou la négation. De fait, toute affirmation et toute négation est, semble-t-il bien, vraie ou fausse, tandis que pour des expressions sans aucune liaison il n’y a ni vrai ni faux : par exemple, homme, blanc, court, est vainqueur.

 

 

5

La substance, au sens le plus fondamental, premier et principal du terme, c’est ce qui n’est ni affirmé d’un sujet, ni dans un sujet : par exemple, l’homme individuel ou le cheval individuel. Mais on appelle substances secondes les espèces dans lesquelles les substances prises au sens premier sont contenues, et aux espèces il faut ajouter les genres de ces espèces : par exemple, l’homme individuel rentre dans une espèce, qui est l’homme, et le genre de cette espèce est l’animal. On désigne donc du nom de ...

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